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Juin 2020 :
- Le 26 juin 2020 : Expositions et autres documents relatifs aux procès qui ont fait suite à la grève générale de Winnipeg — Soumis par Zenon Gawron, chercheur
- Le 18 juin 2020 : Entrée de journal de Samuel Taylor, 15 novembre 1862 — Soumise par Maureen Dolyniuk, archiviste à la retraite [ancienne conservatrice des Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson]
- Le 11 juin 2020 : La grippe espagnole et le décès d’un membre de la cavalerie : Journaux de George Hambley - Soumis par Warren Breckman, Sheldon and Lucy Hackney Professor of History, University of Pennsylvania
- Le 5 juin 2020 : Journal de poste de traite de York Factory, 1714-1715, rédigé par James Knight — Soumis par Amelia Fay, curatrice de la collection de la Compagnie de la Baie d’Hudson au Musée du Manitoba
Le 26 juin 2020
Expositions et autres documents relatifs aux procès qui ont fait suite à la grève générale de Winnipeg — Soumis par Zenon Gawron, chercheur
« La grève générale de Winnipeg a été un événement phare de l’histoire du Manitoba et il en reste de bonnes images, affiches, bannières et photos. Si ma mémoire est bonne, il y avait aussi une grande collection de brochures, dépliants et feuillets des mouvements de gauche. La provenance des documents a été consignée par les services policiers au cours de leurs descentes. »
Texte original reçu en anglais.
Vous voulez en savoir plus? Faites une recherche dans la banque de données Keystone pour voir s’il existe d’autres documents relatifs au “Winnipeg General Strike”, preuves utilisées durant le procès de suite à la grève générale de Winnipeg, et “court records”.
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Le 18 juin 2020
Entrée de journal de Samuel Taylor, 15 novembre 1862 — Soumise par Maureen Dolyniuk, archiviste à la retraite [ancienne conservatrice des Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson]
Samuel Taylor (1812‑1894) est né le 22 décembre 1812 dans la paroisse de Firth, dans les Orcades, en Écosse, et a joint la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1836. Il travaille comme maçon en pierres et charpentier d’abord dans la région du poste de traite de Moose Factory, puis dans la Colonie de la Rivière‑Rouge. Il épouse Nancy McKay en 1847. Ensemble, ils ont eu huit enfants. Nancy était la fille de William McKay, commis en chef et responsable de poste pour la Compagnie de la Baie d’Hudson. Les Taylor ont vécu dans la région de Mapleton. Plus tard, ils ont eu une ferme à Selkirk. Samuel Taylor est enterré au cimetière de l’église St. Clement, à Mapleton, de même que sa femme Nancy et un certain nombre de membres de sa famille.
« Les journaux intimes de Samuel Taylor, qui couvrent les années 1849 à 1869, parlent de son travail de charpentier et de maçon en pierres pour la Compagnie de la Baie d’Hudson et, plus tard, de sa vie à la Colonie de la Rivière‑Rouge. Au nombre des nombreuses entrées fascinantes figure celle du 15 novembre 1862, que je trouve particulièrement intéressante. L’entrée décrit les efforts déployés par les travailleurs pour installer, par une nuit noire et froide et dans des conditions difficiles, une nouvelle cloche à l’église St. Clement, à Mapleton (près de Selkirk, au Manitoba). Il est probable qu’ils ont travaillé d’arrache‑pied pour l’installer avant les offices religieux du jour suivant, qui était un dimanche. C’est Samuel Taylor qui a effectué le travail de maçonnerie à l’église St. Clement construite un an plus tôt. Samuel Taylor écrit simplement dans son journal :
« Après la tombée de la nuit du dimanche 15 novembre, une belle cloche a été installée à l’église St. Clement à la lueur du feu et des lanternes. »
Journal de Samuel Taylor, 1849‑1863, page couverture et entrée de novembre 1862.
Archives du Manitoba, collection Samuel Taylor, journal de Samuel Taylor, 1849-1862, P 4641/1.
« La cloche qui a été installée à l’église St. Clement le 15 novembre 1862 n’était pas une cloche ordinaire. Il s’agissait de la cloche originale qui est arrivée en même temps que le premier missionnaire anglican, le révérend John West, à la Colonie de la Rivière‑Rouge en 1820. Elle a donc 200 ans cette année! La cloche a été installée au premier établissement d’une mission d’Église qui est devenue plus tard la cathédrale St. John dans la partie nord de Winnipeg. La cloche a été déménagée à l’église St. Clement quand on a construit la cathédrale en 1862. La cloche de John West continue à ce jour d’accueillir les fidèles aux offices religieux à l’église St. Clement. Cette histoire est racontée en détail dans un article de l’historienne et auteure Margaret Arnett Mcleod paru en 1937 dans le Winnipeg Free Press. L’article a été reproduit avec permission dans une publication du Diocèse de la terre de Rupert : Centenary, 1861-1961, St. Clement’s Church, Mapleton. Margaret Arnett MacLeod a dû recourir à ses talents de détective pour découvrir que la cloche de John West avait été déménagée à l’église St. Clement, car très peu de personnes savaient à l’époque où elle se trouvait. On savait seulement qu’elle avait probablement été installée dans une église de la colonie.
« Les journaux de Samuel Taylor donnent non seulement un compte rendu remarquable de la vie quotidienne dans la Colonie de la Rivière‑Rouge, mais démontrent que l’histoire du Manitoba, celle de la Compagnie de la Baie d’Hudson et celle de l’Église anglicane dans l’Ouest canadien s’entrecroisent. Les trois célèbrent des anniversaires importants cette année! Ces journaux révèlent aussi comment les documents des Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson, les collections privées des Archives du Manitoba et les documents des églises de la Colonie de la Rivière‑Rouge se complètent pour présenter une image complète et riche de l’évolution de notre province au fil du temps. »
Texte original reçu en anglais.
Vous voulez en savoir plus? Faites une recherche dans la banque de données Keystone pour voir s’il existe d’autres documents relatifs au “Red River Settlement” et “Hudson’s Bay Company”. Pour en apprendre davantage sur la Colonie de la Rivière‑Rouge, consultez les Spotlight - Le traité et la carte de Selkirk, et Récit de M. Francis Heron sur l’inondation de la rivière Rouge de 1826.
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Le 11 juin 2020
La grippe espagnole et le décès d’un membre de la cavalerie : Journaux de George Hambley - Soumis par Warren Breckman, Sheldon and Lucy Hackney Professor of History, University of Pennsylvania
« Many boys are getting this sickness which we call the ‘Spanish flu’ – Have just heard that Big Bill Prime, the roysterer, is very seriously ill – Little Jackson – who used to play the piano has been reported dead in hospital with it. – McConville of ‘C’ Squad has died last week with it. – And now the latest rumor is that Joe Scanlon is dead!! I do not, cannot believe it yet. Joe went to hospital from Somain. Was not so terribly bad but Joe has a weak constitution. I will never forget his heroism in his dash up the long field on the big old broken-winded mare – his saddle cut off yet he drew out his sword – got up somehow [illegible] the old mare and away past me and old Nix dead – never a machine [gun] bullet hit him though many tried for him. »
George Hambley, 9 (?) Novembre 1918
« La première vague de la nouvelle pandémie de l’influenza avait frappé au printemps 1918, mais la seconde, la vague de l’automne, était beaucoup plus contagieuse et beaucoup plus dangereuse. Cette pandémie était également connue sous le nom de grippe espagnole parce que l’Espagne, qui ne participait pas à la Première Guerre mondiale, n’interdisait pas la diffusion des nouvelles au sujet de la pandémie. Toutes les nations belligérantes supprimaient l’information sur la propagation de la maladie, mais il est clair que les soldats se battant au front connaissaient son surnom et ses dangers. Mon grand‑père, George Hambley, a mentionné la grippe espagnole pour la première fois dans son journal seulement quelques jours avant la fin de la guerre, soit le 11 novembre. Le choc et le chagrin qu’il a ressentis en entendant la rumeur au sujet de Joe Scanlon révèlent l’évolution émouvante d’une relation fragile à ses débuts.
« Joe et George faisaient tous deux partie de la Canadian Light Horse. Cependant, dans une guerre de tranchées, de fil barbelé et de mitrailleuses, la cavalerie servait à d’autres usages, dont plusieurs n’avaient rien à voir avec les rêves de bravoure et de gloire de mon grand‑père. Joe Scanlon figure pour la première fois dans le journal de George en janvier 1917, quand les deux creusaient un tunnel sous les lignes allemandes. Un jour, George a reçu un paquet de sa famille contenant de la nourriture et des vêtements de sa famille, et Joe l’a volé. "C’est un voleur", se lamentait George. Bien sûr, il y avait déjà de l’orage dans l’air avec Joe, mais cet incident a été la goutte qui fait déborder le vase. Il fallait régler les comptes. Et c’est à coups de poing qu’on la fait. Joe s’est retrouvé à l’hôpital. George est ressorti vainqueur, mais il était tout en sang et a perdu une des dents de devant. Il a fallu plusieurs visites chez le dentiste du régiment pour la faire réparer. Avec Joe, les choses ne semblaient pas s’améliorer. En février 1918, George écrit : "Joe a été rappelé au régiment. Bon débarras! C’est un crime d’être aussi malpropre! C’était les poux et la gale, et maintenant c’est les morpions. Joe est la saleté en personne." Au cours des mois suivants, Joe est mentionné tous les jours dans le journal de George. En mai 1918, George et Joe, qui avaient apparemment les meilleures selles de l’escadron, sont chargés de faire différentes courses ici et là. Joe se porte malade, se porte bien, se porte malade... et ainsi de suite. Le nom de Joe figure une dernière fois, notablement, dans le journal.
« Après l’échec de la grande offensive des Allemands en mars 1918, le front occidental était devenu beaucoup plus mobile et l’on recourait plus souvent à la cavalerie pour aller en reconnaissance et s’engager dans des escarmouches avec l’ennemi. Le 10 octobre 1918, l’escadron de George s’est retrouvé à la périphérie de Cambrai, près de la ville de Iwuy, où les troupes alliées étaient dans une bataille rangée avec les Allemands. On a donné l’ordre de s’emparer de trois mitrailleuses placées sur une petite crête d’où les Allemands empêchaient l’avance des Alliés. Vers midi, l’escadron a traversé une petite rivière et a gravi péniblement la rive fort escarpée. Plusieurs hommes et plusieurs chevaux se sont empêtrés dans les fils téléphoniques tombés au sol, mais le reste s’est lancé vers la ligne ennemie sous le feu violent des mitrailleuses allemandes. "Les balles ont commencé à labourer le sol poussiéreux et à siffler dans l’air", écrit George. "Chaque cheval faisait de son mieux. Chaque cavalier les faisait avancer vers la ferme, notre objectif." George et son cheval adoré, Nix, avaient parcouru environ 100 mètres au grand galop quand Nix a été atteint à la tempe par une balle. Il est tombé comme une pierre. "Je suis tombé en me frappant la tête. Dans sa chute, Nix s’est retrouvé sur moi, a frémi de tout son corps puis, plus rien." George s’est libéré et s’est caché derrière la carcasse. De sa position, il pouvait voir l’attaque se dérouler, les mitrailleuses tirées par des chevaux déployées sur les flancs, les artilleurs allemands faisant soulever les mottes de terre, et les hommes et les chevaux tombant en gravissant péniblement la pente douce. Joe Scanlon, qui était resté pris dans les fils téléphoniques, était maintenant là. Il avait enlevé la selle et montait son cheval sans celle‑ci. Armé de sa seule épée, il est passé devant George et a foncé en direction des mitrailleuses allemandes. Il a atteint l’objectif, du moins c’est ce que croyait George. Plusieurs heures se sont écoulées avant que George se retrouve en lieu sûr et consigne le massacre d’hommes et de chevaux de la cavalerie.
"Joe Scanlon est mort!!!! Malheureux! Malheureux! Malheureux!" C’est ce que l’on trouve dans le journal de George environ un jour après l’Armistice. La rumeur était vraie. Quel changement de ton depuis les toutes premières mentions de Joe Scanlon. Il a fallu plus qu’un acte téméraire de bravoure pour changer l’opinion de mon grand‑père. Ce qu’il a discrètement documenté tous les jours pendant des mois, c’est la croissance lente, presque imperceptible de son amour pour ses camarades, même pour un Joe couvert de poux. Quelle tragique ironie que la mort de Joe Scanlon, un homme qui, un mois plus tôt, avait survécu à une attaque audacieuse sous une volée de mitrailleuse. Et quelle tragique ironie que la pandémie de la grippe espagnole qui a ravagé le monde en 1918 et 1919. Elle a tué sans distinction les soldats au combat et les civils qui avaient survécu aux privations sur le front intérieur. Elle a épargné en grande partie la vie des très jeunes et des très vieux, mais a frappé brutalement les gens dans la fleur de l’âge. Et le plus ironique peut‑être, c’est que l’une des périodes de l’histoire humaine les plus importantes en termes de pertes de vie massives a été éclipsée par la calamité apparemment plus grande de la Grande Guerre et a été plus ou moins oubliée jusqu’à ce que les pandémies des années 1990 et 2000 en ravivent l’intérêt. On estime que le bilan mondial de décès se situe entre 20 000 000 et 100 000 000. Environ 50 000 Canadiens en sont morts, soit presque autant que le nombre de Canadiens qui ont perdu la vie sur les champs de bataille du front occidental. La grippe espagnole a emporté mon grand‑père au début de 1919. À ce moment‑là, il faisait partie des forces alliées qui occupaient la Rhénanie, et qui étaient stationnées à Bad Godesberg, une ville à la périphérie de Bonn. Heureusement pour lui, il était cantonné chez la famille Lethgau. Pendant plusieurs semaines, il a développé une relation de tendre et chaste intimité avec la jeune Gerda Lethgau alors âgée de dix‑neuf ans. Gerda et sa mère ont pris soin de lui pendant un délire de deux semaines. Il a d’ailleurs reconnu qu’il leur doit la vie. »
Texte original reçu en anglais.
Vous voulez en savoir plus? Recherche Keystone pour voir s’il existe d’autres documents relatifs au “George Hambley”, “First World War”, et “Spanish Flu”. George Hambley était le sujet de notre blogue précédent, Chez nous et ailleurs. Se souvenir de la Première Guerre mondiale grâce à des documents des Archives du Manitoba. Vous pouvez en apprendre davantage ici : 23 mars 2017, 11 avril 2017 et 6 nov. 2017.
Texte original reçu en anglais.
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Le 5 juin 2020
Journal de poste de traite de York Factory, 1714-1715, rédigé par James Knight — Soumis par Amelia Fay, curatrice de la collection de la Compagnie de la Baie d’Hudson au Musée du Manitoba
« Il est difficile de choisir un seul document dans les merveilleuses Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson, mais les journaux de poste de traite sont vraiment impressionnants. J’ai sélectionné ce document en particulier parce que c’est l’un des premiers que j’ai vus en personne quand j’ai commencé à travailler au musée. Je pense aussi que la calligraphie et les fioritures sur la page titre sont vraiment extraordinaires. Les journaux de poste de traite sont remplis de renseignements, et même de détails qui, j’en suis sûre, semblaient banals pour l’auteur, mais peuvent constituer des éléments d’information utiles pour les chercheurs.
« Je suis tellement chanceuse de vivre à Winnipeg où je peux voir ces documents incroyables. Mais maintenant que les Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson ont terminé leur gigantesque projet de numérisation, nous avons tous la chance d’avoir accès aux copies numériques en ligne (ce qui est particulièrement utile surtout dans la situation actuelle). »
Texte original reçu en anglais.
Vous voulez en savoir plus? Faites une recherche dans la banque de données Keystone pour voir s’il existe d’autres documents relatifs au York Factory. Pour en savoir davantage sur le premier journal de poste de York Factory, consultez les ACBH en vedette : L’histoire de James Knight.
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