Le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale est maintenant terminé, mais les documents continueront d’être conservés dans les Archives et accessibles aux générations actuelles et futures qui veulent en savoir plus sur cette époque. Ce blogue continuera aussi de faire partie de notre site Web en tant que ressource supplémentaire.

Février 2018 :

Le 26 février 2018

Charles Francis écrit à sa mère à propos d’une visite surprise et de ses plans pour après la guerre

Dans notre publication du 24 juillet 2017, nous avons parlé de notre découverte d’une photographie de Herb Francis et mentionné son frère Charles, qui a aussi servi pendant la Première Guerre mondiale. Un autre frère, Russell, a aussi servi (mais ne figurait pas sur la photo présentée dans notre publication de juillet).

Charles, Herbert et Russell ont tous écrit à leur mère, Sarah Margaret Francis, pendant qu’ils étaient outremer. Ces lettres font partie du fonds Sarah Margaret Francis des Archives. D’autres sont dans le fonds Charles Ross Francis.

une lettere avec 4 pages et un enveloppe
(5 images)
Archives of Manitoba, Sarah Margaret Francis fonds, Letter from Charles Francis, 4 February 1918, Letters from sons (January-April 1918), P303/3.

Dans une lettre à sa mère, datée le 4 février 1918, Charles écrit qu’il a eu une visite surprise la veille. Il travaillait sur sa machine à écrire quand il a senti que quelqu’un lui pinçait le bras. En levant la tête, il a vu son frère Russell pour la première fois depuis qu’il avait quitté la maison.

Il écrit que Russell était « standing beside me with that old time broad smile on his face! He is quite sunburned which makes his face look 'wrinkly.' He looks awfully well though. ».

Il parle aussi de sa famille en Angleterre, à qui les trois frères ont rendu visite lors de leur entraînement en Angleterre et pendant les permissions, ainsi que de Herb, qui avait été blessé et qui attenzdait d’être renvoyé à la maison au Canada. Enfin, il s’exprime sur son travail de bureau actuel qu’il préfère au bataillon, même si son poste ne lui procure pas assez d’exercice.

Il croit tout de même que ce travail le garde en « good turn for office work 'apres le guerre' », à moins qu’il décide d’aller établir une propriété familiale rurale sur son « 'grant', up near the North Pole somewhere »!

Il dit à sa mère qu’il élèvera des cochons, parce qu’ils auront une grande valeur financière quand la prochaine guerre commencera.

Les lettres de la Première Guerre mondiale des fonds et collections des Archives du Manitoba fournissent un aperçu bien intéressant de la vie au front et à la maison. Nous vous encourageons à lire les lettres que nous avons numérisées et publiées en ligne ou à venir aux Archives voir notre exposition actuelle, intitulée 1918 : Documents sélectionnés de la dernière année de la guerre. Vous pouvez faire une recherche pour d’autres lettres et documents concernant la Première Guerre mondiale dans la salle de lecture des Archives et sur notre base de données Keystone.

Conseil de recherche : Cherchez « Charles Ross Francis » ou « Sarah Margaret Francis » dans Keystone pour en savoir plus sur la famille Francis et sur les documents des Archives du Manitoba.

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Le 19 février 2018

La Compagnie de la Baie d’Hudson et la création du boulevard Memorial

Alors que le palais législatif du Manitoba était en construction pendant les années de la guerre, la Compagnie de la Baie d’Hudson planifiait de bâtir un nouveau magasin au centre-ville de Winnipeg. HBC exploitait son magasin de Winnipeg sur la rue Main depuis 1881, mais la société a réalisé en 1910 au plus tard que l’avenue Portage était maintenant au cœur du commerce de détail à Winnipeg.

La planification a donc commencé en vue de la construction d’un grand magasin moderne sur l’avenue Portage, entre les rues Vaughan et Colony, un site acheté en 1911. Le projet de construction a toutefois été retardé. La Ville de Winnipeg souhaitait depuis longtemps construire un centre commercial ou un grand boulevard reliant l’avenue Portage au palais législatif, mais devait régler des problèmes de propriété foncière, surtout avec HBC, avant de pouvoir réaliser ce projet.

Comme les plans prévoyaient l’aménagement de ce nouveau boulevard entre les rues Vaughan et Colony, HBC a dû abandonner certaines de ses terres nouvellement acquises pour la reconfiguration de la route. Pendant les années de la guerre, des transactions foncières ont été négociées et des propositions de reconfiguration des rues ont été débattues. La Compagnie de la Baie d’Hudson a reporté la construction de son nouveau magasin phare jusqu’à ce que les plans de la ville concernant l’accès routier soient achevés et que les transactions foncières finales soient conclues.

Le palais législatif a ouvert ses portes en 1920. Au milieu des années 1920, les deux parties se sont finalement entendues sur un échange de terres. La construction du nouveau magasin a commencé le 25 septembre 1925. Lors de la même année, la ville a annoncé la construction de la première phase de « the Mall » (nom que portait le projet à ses débuts), de l’avenue Portage à l’avenue St. Mary. Comme l’Université du Manitoba occupait toujours des terres au sud de St. Mary, il a fallu quelques dizaines d’années de plus avant que « the Mall » se rende jusqu’au palais législatif.

Le 18 novembre 1926, HBC a ouvert les portes de son nouveau grand magasin. Au cours de cette même année, « the Mall » a été renommé boulevard Memorial. La nouvelle rue devait être non seulement une voie d’approche grandiose au palais législatif, mais aussi un emplacement pour des monuments dédiés à la mémoire des victimes de Winnipeg de la Première Guerre mondiale.

La création du boulevard Memorial est commémorée par une gravure sur le mur extérieur au coin nord-ouest du magasin La Baie. On peut y lire :

« Memorial Boulevard, named in commemoration of the citizens of Winnipeg, men and women who gave their lives in the Great War, 1914-1918. »

Les Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson renferment des documents portant sur ces négociations foncières, y compris un certain nombre de plans des reconfigurations de la route proposées pour l’aménagement du boulevard Memorial.


Hudson’s Bay Company Archives, Archives of Manitoba, Canadian Committee correspondence filed according to the Roneo System, portion of "Plan showing existing layout in the vicinity of proposed approach to the Parliament Buildings…," 1918, RG2/7/411 sheet 2.

Le plan présenté ici a été créé par l’architecte Frank Worthington Simon, en 1918. À l’origine, il accompagnait la correspondance portant sur la création du boulevard Memorial qui a été conservée par le comité canadien de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Le plan original montre le tracé des rues de 1918, avec les modifications proposées par Simon superposées en traits plus foncés. Les annotations au crayon de couleur ont été ajoutées par HBC et indiquent la superficie en pieds carrés de portions de leur propriété.

Conseil de recherche : Cherchez « Memorial Boulevard » dans la banque de données Keystone pour de plus amples renseignements. Cherchez « Frank Simon » et « provincial architect » pour trouver plus de documents portant sur le travail de Simon.

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Le 12 février 2018

Un valentin du Canada

Jessie Ambrose est née Jessie Paul en 1897, en Angleterre. Son père est mort lorsqu’elle était très jeune et sa mère a marié un homme nommé Francis Rose, avec qui elle a eu deux autres enfants, Cecilia et William. Quand la mère, le beau-père et le frère et la sœur de Jessie ont émigré au Canada en 1906, Jessie est restée en Angleterre avec sa tante et son oncle Ambrose à Catford, dans le Kent. La mère de Jessie lui écrivait des lettres des différents endroits où l’emploi de M. Rose, agent de fret dans une compagnie ferroviaire, menait la famille. En 1918, ils habitaient au 338, 8e Rue, à Brandon, au Manitoba.

La mère de Jessie a joint un valentin à une lettre datée du 10 février 1918 :

« There is a Valentine put in this letter what somebody made you have got to guess who sent it just for the fun of it they keep bothering me so there it is. »

le valentin
“Valentines keep you guessing from morning until night. So just for fun I send this one to see if you guess right!” Valentine sent to Jessie Ambrose in England from her family in Brandon, Manitoba. Archives of Manitoba, Jessie Ambrose fonds, Correspondence 1915-1918, P7489/2.

Le valentin était possiblement l’œuvre de Cecilia, la petite sœur de Jessie. La mère poursuit en parlant de la météo et de la guerre :

«I shall be glad when we have some warmer weather my Coal Bill is awful we must have warmth if we go short on food in regards of saving it on account of the war we can’t get white flour now.  Do you know whether your Aunt Eliza is still at Walworth House.  Is Uncle Ernest and his family is there any of them old enough to go to the war.  I almost forgot them, don’t think I should know them if I saw them.»

Il est intéressant de constater que de nombreux Manitobains qui ont servi lors de la Première Guerre mondiale avaient de la parenté en Grande-Bretagne, et que la guerre leur a permis de rencontrer des membres de leur famille qu’ils n’auraient peut-être jamais vus autrement.

Le fonds Jessie Ambrose est constitué de lettres envoyées à Jessie Ambrose entre 1908 et 1941, non seulement par sa famille au Canada, mais aussi par des amis et des parents en Angleterre. Ces dernières fournissent un aperçu de la vie de Jessie en Angleterre, tandis que les lettres de sa mère présentent les expériences et les difficultés d’une famille immigrante.

Conseil de recherche : Cherchez « Jessie Ambrose » dans Keystone pour en savoir plus sur Jessie et sa famille, ainsi que sur les documents des Archives du Manitoba.

Conseil de recherche : Keystone

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Le 5 février 2018

« Winnipeg souffrira beaucoup » – Journal de guerre de 1916 de Charles A. R. Gordon

Charles Athol Robertson Gordon est né à Wingham, en Ontario, le 11 juin 1897. Il a déménagé à Winnipeg à un jeune âge et s’est joint à l’armée pendant la Première Guerre mondiale. Il a d’abord fait partie du 61e bataillon du Corps expéditionnaire canadien, puis de la 12e Ambulance de campagne du Service de santé de l’Armée royale canadienne, et a consigné ses expériences dans son journal de guerre de 1916.

Après avoir passé du temps en Angleterre, son unité a été envoyée au saillant d’Ypres. Le 29 août 1916, Gordon écrit un long passage dans son journal sur les événements des derniers jours.

Pendant la nuit, il y a eu une attaque au gaz où il se trouvait :

journal
Archives of Manitoba, Charles Athol Robertson Gordon fonds,
Charles Gordon Diary 1916, August 29,
1916, P8039/2.

Gas alarm sounds! I go down and warn O.C. and go for my helmet – of course I can't find it. I go to the stores and seize one and put it on, warning the boys sleeping there. I go into the street now rapidly filling with helmeted figures peering at one another and listening to the sound of the sirens of Ypres. … My helmet seems stuffy and in an unguarded moment I breathe through my nose – at once the googles are dimmed and I take a chance and go inside, take off the helmet and wipe them. Putting it on again, I go outside. Here we are all ready but my mind dwells on the poor fellows up in the front line who have but a few minutes warning. How are they faring?

L’endroit où Gordon se trouvait était à l’abri du gaz, mais, plus loin dans ce passage, il décrit le traitement d’un soldat blessé ainsi que la colère qu’il ressentait envers les Allemands :

journal
Archives of Manitoba, Charles Athol Robertson Gordon fonds,
Charles Gordon Diary 1916, August 29, 1916, P8039/2.

I remember one poor fellow with a wound in the head through which, when dressing was removed, the brain matter dripped slowly. How still he lay, unconscious and suffering no pain but I felt that I was for the first time in the presence of a dying man. Suddenly I realized that this was the work of the Germans. [illegible] oh how I wanted to pull off my A.M.C. badge, seize a bayonet and kill kill some of them!

En octobre, son unité est envoyée à la bataille de la Somme. Le vendredi 13 octobre, il décrit dans son journal sa première nuit au champ de bataille :

journal
Archives of Manitoba, Charles Athol Robertson Gordon fonds,
Charles Gordon Diary 1916, October 13, 1916, P8039/2.

We are now at Albert and in the Battle of the Somme. The guns roar incessantly and at night the sky is lurid with the flashes of the death dealing weapons.

Plusieurs passages décrivent les expériences qu’il a vécu en soignant des soldats blessés, en témoignant des derniers moments d’hommes sur le point de mourir, en voyant la boue du champ de bataille et les combats tournoyants aériens et en passant dans des villages ruinés.

L’unité de Gordon a subi plusieurs pertes de vie pendant la bataille, comme l’illustre ce passage du 23 octobre :

journal
Archives of Manitoba, Charles Athol Robertson Gordon fonds,
Charles Gordon Diary 1916, October 23, 1916, P8039/2.

We have had one man killed and another wounded. Poor Small was 6th man in a squad proceeding to Courcellette and was blown to pieces by shrapnel. Duncan was wounded at the same time. If we get out with only these, however, we will be lucky. The 44th Battalion was wiped out today. Winnipeg will suffer heavily.

Gordon a survécu à la Première Guerre mondiale et a été démobilisé, au rang de capitaine. Il est retourné à Winnipeg et s’est inscrit à une école de médecine. Une fois son diplôme obtenu, en 1925, il a exercé la médecine à Winnipeg jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, pendant laquelle il a été lieutenant-colonel, puis historien médical pour le Service de santé de l’Armée royale canadienne. Après la guerre, il a continué d’exercer la médecine à Winnipeg jusqu’à sa mort en 1977.

Le journal de Charles Gordon fournit des descriptions saisissantes de la vie du personnel médical aux premières lignes de la Première Guerre mondiale. Son journal et d’autres documents ont récemment été acquis par les Archives du Manitoba en 2017 et peuvent être consultés à la salle de lecture des Archives.

Conseil de recherche : Cherchez « Charles Gordon » dans Keystone pour obtenir une description complète des documents dans ce fonds.

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